Bonjour Eric, raconte-nous tes débuts dans le badminton…
J’ai toujours été sportif et je me suis tout de suite pris au jeu. J’ai commencé en plein air mais dès mes premiers volants, il y a une trentaine d’années, j’ai trouvé ce sport ludique – moi qui venais du tennis de table et du tennis. Compte-tenu du fait que je suis un compétiteur dans l’âme, je me suis beaucoup entraîné, avec Fabrice Bernabé et Michel Taalba, ce qui m’a permis d’atteindre un niveau honorable, notamment chez les vétérans (champion de France en +40 et médaille de bronze aux championnats d’Europe en double homme).
Ce sport m’a donné et me donne encore beaucoup. J’y ai rencontré beaucoup de gens qui sont aujourd’hui mes amis ainsi que ma femme, Elise Will, avec qui nous avons fondé un famille.
Peux-tu nous retracer ton aventure à l’USEE ?
J’ai commencé le badminton à 19 ans à Eaubonne. Fabrice Bernabé était notre entraîneur et notre équipe évoluait en Nationale 3.
En 2001, Simon Maunoury décide de muter à Ézanville et avec Élise, nous choisissons de le suivre afin de poursuivre notre aventure sportive en Nationale 2.
En 2003, me semble-t-il, un terrible accident nous prive soudainement de notre président. Le club est sous le choc mais il faut contiuer malgré tout. Raoul Matias reprend le flambeau et après quelques mois, je prends la présidence de l’USEE Badminton et ce pour 5 ans.
En 2005, je prends le brassard de capitaine de l’équipe 1. J’ai fêté mon 15e anniversaire de capitanat cette saison !
Qu’est-ce qui te plait le plus à l’USEE Badminton ?
J’apprécie l’accessibilité au haut-niveau pour tous, le contact permanent avec les jeunes. J’ai ainsi le sentiment d’être comme à la maison, en famille.
À ton avis, quel est ton principal défaut ?
Mon plus gros défaut en tant que capitaine serait de ne pas être assez exigeant avec les joueurs. Je privilégie toujours la liberté individuelle, j’ai souvent eu ce débat avec Fabrice, lui-même coach. Quand je vois la mentalité des joueurs de l’équipe, leur investissement total et la pression qu’ils se mettent, je ne ressens pas le besoin « d’en remettre une couche » !
Je choisis donc de leur faire totalement confiance dans leur préparation.
Qu’est-ce que tu n’apprécie pas dans le badminton en général ?
Quand j’ai commencé le badminton, j’aimais l’état d’esprit fun et la convivialité qui y régnaient. Aujourd’hui, j’ai le sentiment que cela se perd un peu, avec une vision de plus en plus compet’ et une culture de la gagne qui ont tendance à placer les facteurs humains au second plan.
As-tu des projets pour le badminton en général et le club en particulier ?
Notre monde devient de plus en plus exigeant. Il faut être réactif, innovant et polyvalent, bref, avoir une capacité d’adaptation forte, sinon on se retrouve facilement exclu. Et en même temps, on cherche toujours plus à tisser des liens, rêver, être reconnu…
Depuis plusieurs années, je vois notre sport évoluer vers une orientation plus professionnelle, des collectivités locales avec des difficultés budgétaires compte-tenu des différentes tâches qui leur incombent, des clubs qui essayent de se structurer avec un écosystème associatif et fédéral en pleine mutation…
De ce constat et au travers mes rencontres dans un monde qui change vite, j’ai souhaité mettre au centre de nos préoccupations la jeunesse et les entreprises. Nous avons donc créé Bad&Pros. À notre échelle, nous essayons de partager nos expériences et nos réseaux. Le partage de l’excellence ! Notre équipe 1 est notre vitrine, notre locomotive.
Certains de ses membres prennent le risque de mettre en sommeil leur cursus scolaire. La finalité de Bad&Pros est de pouvoir proposer à ces joueurs un emploi à l’issus de leur parcours sportif.
Autre finalité : que les entreprises membres de Bad&Pros puissent générer du business en partageant leur savoir-faire et leur carnet d’adresse, afin de faire grandir leur structure et recruter si possible dans le vivier du club !
Cela semble peut-être présomptueux mais c’est mon rêve !
Quels sont tes objectifs pour l’équipe cette année ?
Après la montée en Top12 en 2018, nous sommes redescendu en N1 de justesse en 2019 (cela s’est joué lors de la dernière journée du championnat). La saison 2019-2020 ayant été perturbée par le Covid-19 et décidée année blanche par la FFBaD, nous avons adapté notre recrutement en misant sur la prudence et surtout sur la jeunesse. Nous tenterons de jouer les premiers plans mais surtout de nous maintenir pour accompagner nos jeunes recrues dans leur progression à haut-niveau, avec l’esprit de famille qui nous est cher.
Un mot sur le recrutement de cette saison ?
Delphine, Flavie, Laetitia, Fabien, Grégor et Samson restent fidèles au poste.
Victoria, Lauren volent vers d’autres horizons et Tanguy nous revient après une année passée en Amérique du sud pour ses études.
Camille, une jeune joueuse très prometteuse venant de Rennes nous rejoint.
As-tu une idole en badminton ?
Oh oui ! Sans conteste : Peter Rasmussen
Qui est le/la premier(e) à faire une bonne blague dans le vestiaire ?
Grégor !
Qui est le/la plus malin(e) pour éviter les exercices pénibles ?
Delphine !
Un petit mot sur l’ambiance qui règne dans cette équipe ?
C’est une équipe chaleureuse et bien dans ses baskets !
Li Lian et Tanguy se sont fondus tranquillement dans cette équipe ou chacun prend son espace et apporte ce qu’il souhaite apporter. Je dirais que les choses sont simples ou la bienveillance est de rigueur. Nous ressentons un vrai plaisir à jouer ensemble, il y a une vraie cohésion entre les joueurs, l’encadrement.
On retrouve dans cette équipe l’état d’esprit, le fair-play, les valeurs du bad. La fierté des plus jeunes de faire partie de l’équipe donne sens aux actions de partage et transmission des cadres. Enfin, leur joie de vivre agit comme un véritable élixir de jouvence !
J’apprécie de vivre ce partage avec tout le reste du club. Lors des matches à domicile, nous vivons de véritables moments de complicité et de communion.
J’adore cette aventure humaine singulière, propre à l’USEE Badminton !